Pierre Cassou-Noguès

La métaphysique est-elle un délire ?

Entretien dans l'émision Avec philosophie sur France Culture

Le 16 décembre 2024

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Les philosophes qui font aujourd’hui de la métaphysique conçoivent-ils leur activité comme la quête d’un savoir ? Ou considèrent-ils qu’ils s’évadent seulement en pensée, voire produisent des fictions, un peu comme les sciences-fictions des romanciers et des cinéastes ?

Avec

  • Elie During Philosophe, maitre de conférences à l'Université de Paris X-Nanterre
  • Anna Longo Philosophe, directrice de programme au Collège international de philosophie
  • Pierre Cassou-Noguès Philosophe et écrivain, professeur à l’université Paris 8 et membre de l’institut universitaire de France (IUF).

Emmanuel Kant est une figure essentielle de la critique de la métaphysique. En effet Kant reconnaissait tout à fait que les humains ont un besoin métaphysique, un besoin de penser des choses qui dépassent ce monde : d’où ils viennent ; si vraiment rien d’eux, de leur âme, ne va leur survivre ; s’il existe un Dieu et de quelle sorte : s’ils sont libres ou bien manipulés, notamment par cet éventuel Dieu ; ce que veut dire "être", et si le "possible", en un sens, "est", lui aussi ; d’où viennent leurs idées du bien et du mal ; et toutes les idées d’ailleurs, qu’ils utilisent dans leurs raisonnements. L’homme est un être métaphysique.

Mais un besoin ne crée par un savoir. Dans son livre Critique de la raison pure (1781 et 1787) Kant affirme que la raison théorique, si elle veut établir du savoir, ne peut pas s’aventurer au-delà du cadre d’une expérience au moins possible. Au-delà, c’est le domaine de la foi ; de certaines pensées, aussi ; mais pas du savoir.

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